Karachi
Alain Juppé promet la transmission des dossiers
Comme Nicolas Sarkozy, le ministre de la Défense a promis la transmission de dossiers dans l’affaire Karachi, qui secoue la sphère politique depuis plus d’un mois.
Alain Juppé a promis la « déclassification » des documents pouvant intéresser les juges, seulement après avis favorable de la commission sur le secret-défense (B. Accoyer avait lui refusé la transmission des dossiers). « Je ne souhaite qu’une seule chose, c’est la manifestation de la vérité et de toute la vérité », a-t’il assuré devant l’assemblée nationale. Il a aussi déclaré avoir reçu une lettre du juge Trédivic lui demandant la communication de certains documents sur l’attentat, notamment sur l’arrêt, demandé par J. Chirac en 1995, du versement de « rétrocommissions » pour certains contrats d’armement. Le juge avait fait cette même demande en mai dernier qui lui avait été alors refusée.
La commission pourrait émettre un avis favorable
Créée en 1998, la commission consultative du secret de la Défense nationale est composée de 5 membres : un président, 2 parlementaires de la majorité et 2 de l’opposition. Ses avis sont consultatifs. Dans 80% des cas, elle émet un avis favorable. Mais, il est déjà arrivé que les documents transmis n’étaient que partiellement déclassifiés, voire tronqués ou expurgés d’infos trop sensibles. Le gouvernement pourrait aussi opposer un refus ferme, même si cette alternative reste peu probable.
Juppé appelé comme témoin à la barre
Les familles de victimes de l’attentat de 2002 ont demandé l‘audition d‘Alain Juppé en tant que témoin dans l‘affaire, car il avait « autorisé (en 1995) les écoutes téléphoniques réalisées sur des membres de cabinet de F. Léotard », alors ministre de la Défense. Interrogé par la presse, l’ex Premier ministre de J. Chirac avait affirmé ne pas se souvenir de « rétrocommissions » vers la France dans un contrat d‘armement avec le Pakistan. « Monsieur Juppé a la mémoire courte » a répondu Me Morice, avocat de familles des victimes.