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6 décembre 2010

Omniprésidence

Karachi : quand les "commentateurs" commentent...

L’affaire Karachi a bouleversé le visage de la France ces dernières semaines, de par les personnes concernées (président et hommes politiques) et de par son évolution au cours du temps (preuves existantes mais non-accessibles, puis finalement accordées mais pas en totalité). Presque un mois après l’affaire Bettencourt, où un ministre avait été impliqué, et après le vol de documents et d’ordinateurs de journalistes, n’y aurait-il pas de la part des journalistes une volonté de se venger d’un pouvoir auquel ils ont été que trop longtemps inféodés.  Avec ces scandales à répétition, la profession verrait là s’ouvrir l’opportunité de titiller un peu ces dirigeants qui les avaient asphyxiés, pour retrouver une part de légitimité depuis trop longtemps oubliée, par une société qui leurs accorde de moins en moins de confiance. Après avoir profité longtemps d’une vague de communication qui était plutôt à son avantage, relayée par une presse des plus consensuelles à son égard (surtout à la télé), Nicolas Sarkozy voit maintenant se défiler sous ses pieds ses encenseurs du début du quinquennat, et se voit contraint de se défendre d’une  presse qui ne mâche plus ses mots. Il faut dire que les récents vols d’ordinateurs et de documents au Monde, au Canard Enchaîné, à Médiapart et au Point ne sont pas passés inaperçus. Et la perspective de voir des personnes politiques haut placées responsables de ces vols non plus...

La meilleure défense, c’est l’attaque…?


Depuis plusieurs semaines, les révélations sur les possibilités d’implication de Nicolas Sarkozy et d’autres hommes politiques dans le versement de rétro-commissions ont fait grand bruit. Nicolas Sarkozy avait expliqué à plusieurs reprises qu’il n’en était aucunement mêlé. Ayant traité les journalistes de « pédophiles » (sur le ton de l’humour apparemment, encore faudrait-il avoir le même sens de l’humour que lui pour comprendre…), on avait trouvé qu'il se défendait d’une manière bien bizarre pour quelqu’un qui se disait peu inquiété. C’était au tour de François Fillon de passer à l’offensive la semaine dernière en répliquant à une question posée d’un journaliste sur l’affaire Karachi, pendant une conférence de presse en présence du premier ministre québécois Jean Charest. Interrogé sur la déposition de D. de Villepin devant le juge Van Ruymbeke, le premier ministre français a botté en touche, répondant « il me semble, mais je n'en suis pas totalement sûr, que Karachi n'est pas au Québec", pour juste après enchainer : "Il faut dire que, compte tenu des torrents d'imprécisions qui sont déversées depuis quelques jours par les commentateurs sur cette affaire, on n'est pas à une imprécision près". Et oui c’est ça, les journalistes ne sont donc plus « journalistes », mais simples « commentateurs ». C’est comme si l’on disait que le président n’est pas « président », mais « despote (mal) éclairé », ou le premier ministre, un « petit chef d’équipe aux ordres du président ». Des « imprécisions » ? La faute à qui ? Quand les preuves ne peuvent être apportées car les dossiers ne sont pas transmis ou sont classés « secret-défense ». Pourquoi ces attaques surjouées ? Pour se protéger ?

On se pose juste des questions… Et on en attend des réponses juste… différentes ! Petite piqûre de rappel : Dominique de Villepin était secrétaire général de l'Élysée en 1995 quand Jacques Chirac a ordonné, à son arrivée à la présidence, la révision des contrats d'armement ayant pu donner lieu à des rétrocommissions. La justice soupçonne qu'une partie des commissions versées soit revenue en France - via des rétrocommissions - pour financer la campagne d'Édouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole. Voilà où on en est. Et on attend toujours…

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