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21 novembre 2010

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Aung San Suu Kyi, enfin libre !

L'opposante à la junte militaire birmane, au pouvoir depuis 20 ans, a enfin été libérée après sept années passées enfermées en résidence surveillée. Retour sur une femme forte, symbole de la lutte pour la démocratie en Birmanie, qui doit retrouver un pays qui a bien changé depuis son enfermement. Son engagement pour la liberté, lui, n'a rien perdu de sa superbe, bien au contraire. Portrait d'une femme fatale qui revient au premier plan de la scène internationale.

 avec Libération et le Monde


Aung_San_Suu_Kyi Elle n'a rien perdu de sa beauté et de son courage. A peine sortie de sa maison de Rangoon , accueillie par une foule en liesse qui attendait avec impatience son retour, Aung San Suu Kyi s'est adressée directement à son public. Attrapant une fleur lancée de l'assemblée et la posant sur son oreille, la "dame" de Rangoon est enfin libre ! La fille du général Aung San, héros de l'indépendance birmane, a passé  plus de 15 des 21 dernières années privée de liberté, la junte trouvant  toujours une raison pour l'enfermer après chacune de ses libérations.  Elle n'a pas circulé librement depuis mai 2003.

Aung San Suu Kyi et son parti, le LND, avaient remporté les élections en 1990 face à la junte, qui en avait décidé autrement en arrêtant l'opposante et en prenant le pouvoir par la force, assurant de mettre en place dans le pays une structure démocratique. 20 ans après, on en est encore loin ! Cette année, le LND avait décidé de boycotter les élections. La junte en a alors profité pour dissoudre le principal parti de l'opposition. Aung San Suu Kyi a été libérée juste après le déroulement de ces nouvelles élections, les dernières depuis 20 ans. La junte y revendique 80% des sièges aux assemblées. Le parti de la junte au pouvoir, le SLORC, se revendique aussi d'avoir ouvert l'économie du pays et d'avoir réussi à pacifier la bonne douzaine de rébellions ethniques. Ce à quoi, l'opposante peut désormais répondre : "La majorité des Birmans est plus pauvre qu'elle ne l'était il y a quelques années, et l'écart entre les plus riches et les plus démunis s'est accru. Nous souhaitons installer en Birmanie une véritable économie de marché et non pas l'espèce de capitalisme élitiste actuellement en vigueur." La lutte a donc déjà repris.

Désormais libre, la secrétaire générale de la Ligue pour la démocratie (LND), vit toujours dans la maison familiale qui lui a servi de prison pendant six ans. Le rez-de-chaussée de sa maison, d'architecture coloniale, a été transformé en quartier général de la LND. Mais depuis la fin de son assignation à résidence, le prix Nobel de la paix (1991) ne dispose toujours que d'une liberté de mouvement très relative. Elle ne sort que très rarement de son domicile, où tout visiteur doit émarger à l'entrée sur un cahier tenu par des agents du Conseil de restauration de la loi et de l'ordre (Slorc). On attend  toujours aussi la libération d'autres opposés birmans, toujours emprisonnés.

"Notre plus grand soutien est à l'intérieur du pays. Nous créons notre propre voie. Large ou étroite, cela dépend des gens (qui nous soutiennent)", dit elle aujourd'hui. "Nous avons gagné à notre cause le soutien des gens qui ont démontré qu'ils ne pouvaient pas être intimidités par le Slorc, qui fait tout pour les effrayer". Beaucoup se demandaient comment cette femme coupée du monde depuis sept ans allait poursuivre son combat politique contre la junte. Elle a l'air plutôt bien parti. Elle doit désormais réapprendre le mode de vie birman, qui a dû encore bien changé en sept ans, et surtout refonder un parti politique qui pèsera contre le Slorc. Notre cœur l'accompagne.

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