Côte d'Ivoire
Gbagbo se moque de son "électorat"
Laurent Gbagbo est arrivé en tête du
1er tour des élections en Côte d'Ivoire avec 38,3% des voix, devant son
ex-premier ministre, Alassane Ouattara (32,08 %). Le 3e
candidat, Henri Konan Bédié, s'est plaint, avant même
l'annonce des résultats officiels, de "tripatouillages", exigeant un recompte
des voix.
L'ONU parle en
effet d'irrégularités, mais "mineures", et se dit satisfaite de la tournure des
élections, repoussées déjà 5 fois depuis 2005, invitant les candidats à
"maintenir un environnement calme et pacifique et à accepter les
résultats". Après dix années de crise
politico-militaire, il est vrai que les craintes sur le bon déroulement des
élections pouvaient être justifiées. De plus, dans une interview au Nouvel
Observateur, le président sortant, L. Gbagbo rappelait avant les élections : "Si
j'avais su qu'il était si facile d'acheter des consciences, je n'aurais pas
acheté autant d'armes". Et quand le journal lui pose la question :
"Promettez-vous de ne pas vous accrocher au pouvoir ?", le président, alors
encore en place, répond : "Je ne promets rien à personne". De quoi se méfier de
ces "élections", même si la participation enregistrée y est record, avec 80% des
5,7 millions d'électeurs ayant voté. Les résultats doivent encore être transmis
au Conseil Constitutionnel pour une validation et une proclamation définitive.
Le deuxième tour devrait se dérouler deux semaines après cette validation ; la
date du 28 novembre est annoncée et l'on pourrait alors savoir qui dirigera la
Côte d'Ivoire. En attendant, l'ONU appelait à éviter toute "provocation ou
violence". On l'espère aussi.