Météo France responsable de la « pagaille » parisienne

Le 8 décembre dernier, d’importantes chutes de neige paralysaient l’Ile-de-France, entrainant une énorme pagaille sur les routes et dans différents lieux de la capitale. Les pouvoirs publics pris au dépourvu, le Premier ministre avait accusé Météo France de ne pas avoir bien fait son travail.

Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, annonçait vers 16h30 que ce n’était pas encore la « pagaille » en Ile-de-France et jugeait « impossible » que des milliers de personnes se retrouvent bloquées. Pourtant, c’est ce qu’il s’est passé. Toute la région parisienne était paralysée après 17h, aux heures de sortie du travail. Les automobilistes et les utilisateurs des transports en commun se sont retrouvés complètement bloqués. Certains décideront de passer la nuit dans leurs voitures, quand d’autres termineront leurs trajets à pied. Différents lieux (gymnases, cinémas…) seront aménagés pour héberger les personnes immobilisées, et des riverains, dans certains cas, leurs viendront en aide.

Le lendemain, François Fillon, en visite à Moscou, désignait les responsables de cette situation inhabituelle : Météo France. L’agence n’aurait « pas prévu cet épisode neigeux, en tous cas pas son intensité ». Faux, répond l‘intéressé, qui avait publié la veille de l‘incident (à 16h03) un bulletin national de suivi confirmant une vigilance particulière dans plusieurs départements, Ile-de-France en tête : la couche de neige atteindra 3 à 7 cm en moyenne, jusqu’à localement une dizaine de cm. Un nouveau bulletin émis le jour même à 16h11, attestait encore la bonne foi de Météo France, revoyant même ses prévisions à la hausse : sur le Bassin Parisien, la couche totale pourra atteindre plus généralement 10 cm, localement 15 cm. L'entreprise conseillait même de prévoir un équipement minimum au cas où vous seriez obligés d’attendre plusieurs heures sur la route à bord de votre véhicule. Finalement, en début de semaine, F. Fillon revenait sur ses propos, parlant d’« erreurs de communication » de la part de son gouvernement, « (lui) en premier ».

ajout au 24/02/2011 : Ce que l'on ne savait pas encore à ce moment-là, c'est que Météo France est de plus en plus en concurrence avec d'autres sociétés qui veulent leur part du gâteau. Et Météo France voyait alors petit à petit se réduire son monopole. Y aurait-il eu alors des intérêts à faire porter la responsabilité à Météo France, histoire de mettre la société encore plus à mal ? Si ce n'est F. Fillon lui-même, le Figaro avait en tous cas clairement pris position contre Météo France dans cette histoire, en titrant : "pourquoi Météo France a sous évalué l'épisode neigeux". Rappelons juste au passage que le Figaro et Météo Consult, l'un des premiers concurrents de Météo France, font parties de la même société... Et que le journal a interdiction de parler de Météo France, si ce n'est dans les cas bien sûr, où les prévisions n'auraient pas été très bonnes...

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