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Spiegelman célébré à Angoulême !

Art Spiegelman, le célèbre auteur et dessinateur de BD a remporté le Grand Prix du festival international de la bande-dessinée d’Angoulême, marqué par une affluence record cette année avec plus de 200000 visiteurs.

          

Tout amateur de bandes-dessinées connaît ce nom, ou se doit désormais de le connaître : Art Spiegelman. Rendu célèbre grâce à Maus, un chef d’œuvre du genre récompensé du prix Pulitzer en 1992, le dessinateur d’origine suédoise s’est vu décerner le Grand Prix de la ville d’Angoulême à la clôture de son 38e festival international de la BD. Avec Maus, Art Spiegelman a fait éclater sa bulle à la face du monde. Dans cette BD qui mêle autobiographie et Histoire, Spiegelman avec humour, gravité et tendresse, retrace la vie de son père, juif déporté au camp d’Auschwitz pendant la Shoah. Représentant ses personnages avec des têtes d’animaux (les juifs en souris, les nazis en chat, les anglais en cochon…), il a su simplement et magnifiquement raconter ce qu’avait pu être l’horreur de l‘Holocauste. Car ce qui intéresse Spiegelman, c’est avant tout de nous toucher au plus profond, de nous faire réagir et de mettre les mots et les images sur les maux qui sont si difficiles à dire. Son dernier opus, à l’ombre des tours mortes, revient principalement sur les événements du 11 septembre et leurs répercussions sur ses compatriotes américains. Critiqué outre-Atlantique, le dessinateur de presse et de Comics continue toujours d’illustrer l’actualité, appuyant là où ça fait mal et nous faisant rire dans la plus pure tradition américaine du Cartoon, considérant le dessin comme un des moyens les plus directs et pertinents pour toucher le public. Il était donc temps que le plus gros festival de la bande-dessinée de France lui rende hommage, et c’est chose faite. Avec la remise de ce prix, c’est toute la carrière (de menhirs !) de cet extra-terrestre qui est reconnue, de ce "Batman" démasqué. Le 9e art était en fête. Angoulême aura aussi montré que la BD ne se limite plus désormais au microcosme franco-belge, mais qu’elle est bien mondiale. Un témoin de notre temps, avec Spiegelman comme porte-drapeau. Et que la planète bd a encore un bel avenir devant elle.